Notre époque, par rapport à celle des années 60, post-atomique mais exubérante, pleine de possibles, semble moins tournée vers l'optimisme, l'avenir, le rêve humaniste, les étoiles.. Les prouesses technologiques quotidiennes ont davantage de retentissement lorsqu'elles concernent la consommation, ses "rêves" mis en images par la pub, le marketing (confort, joie, longévité, bonne santé, force, plaisir étourdissant, addiction, people, buzz...) que lorsqu'elles emmènent aux confins de la compréhension de la matière, de notre système solaire, galaxie, univers..

Et pourtant, dans quelques décennies, si nous ne sommes pas ravagés par nos convulsions économiques, géopolitiques, manipulatrices, barbares… voire virales ou atomiques, il faudra bien élargir le berceau : stations et hôtels spatiaux, puis, peut-être, terraformation de Mars, Vénus, voire création de mini-planètes artificielles (des robots et des imprimantes 3D seront ultra-performants dans quelques décennies, voire avant, et pourront fabriquer d'énormes complexes dans l'espace...).  Dans l’attente d’une meilleure compréhension de notre Univers pour tenter de le blouser, de blouser ses constituants pour aller rejoindre les étoiles et leurs cortèges d’exoplanètes si mystérieuses..

Ces derniers jours, dans le brouillard d'actualités déversées par flots entiers chaque jour, chaque heure, un mystère a été soulevé sur Mars, un autre se lève progressivement à l'autre bout du système solaire, du côté de Pluton.. Et des rêves d’exploration maritime de Titan ont été dévoilés.  

Sur Mars, un nuage immense, mesurant jusqu'à 1000 km de long et 250 km de hauteur, a été photographié plusieurs jours en 2012. Deux hypothèses ont été formulées sur son origine (particules de CO2 glacées ou aurore boréale géante) mais ne satisfont pas les chercheurs (résumé sur Nature, article sur Slate). En gros, ce n'est pas compatible avec ce que nous connaissons aujourd'hui, après moult observations, sondes, réflexions, analyses, etc. sur l’atmosphère de Mars ! Il reste donc tant à comprendre sur notre voisine rougeâtre, timidement explorée, mètres par mètres, par Curiosity depuis des mois...

Pluton a 5 lunes connues, du moins pour le moment : Charon, Hydra, Nix, Styx et Kerberos. La sonde américaine New Horizons de la Nasa, lancée par une fusée Atlas en 2006, se rapproche progressivement pout tenter de mieux comprendre ce curieux système, auparavant cantonné à "un monde glacé, peut-être même pas une planète, situé à l’autre bout de notre système". New Horizons vient de filmer, à 5 milliards de km de la Terre, Nix et Hydra, sortes de patatoïdes spatiaux de 40 à 150 km de diamètre seulement ! Arrivée prévue de New Horizons : juillet 2015. D'ici là, le système planétaire de Pluton va se dévoiler petit à petit, au fur et à mesure que la sonde se rapprochera... (source Nasa, ayant suscité des milliers d'articles sur ce sujet publiés en ligne par les sites du monde entier, article de Sciences et Avenir, seul en français pour le moment...).

Enfin un fantasme pur : la Nasa imagine envoyer, vers 2040, un sous-marin explorer les mers de méthane et d’éthane de Titan, la plus grosse lune de Saturne, dans l’espoir de comprendre ce monde complexe, d’y détecter, pourquoi pas, des formes de vie sous-marines, bactériennes ou non… Et pourquoi pas ? De tels robots sous-marins seront sûrement envoyés aussi sur Vénus, Europa... 

Tout ceci est encore tellement ténu, parcellaire, bien moins tangible, certes, que les difficultés du quotidien, les incertitudes immédiates.. Mais petit à petit, à sauts de puce, les scientifiques du monde entier cherchent, se mettent en réseau, s'interrogent, comprennent de mieux en mieux notre système solaire, un parmi des milliards, mais le seul étudiable en profondeur pour le moment... Ces mystères feront-ils un jour davantage rêver que les nouveaux gadgets, people et autres produits manufacturés à des milllions d'exemplaires ? Ces rêves se canaliseront-ils à nouveau, comme dans les années 60, derrière des projets, sur le papier, "fous" ?